Nous n’allons pas nous demander plus longtemps si Marilyn Manson est un gothique ou pas musicalement parlant. Attardons-nous non pas sur la forme mais sur fond du phénomène engendré par cet extra terrestre du "show biz".
Brian Warner est un écorché vif, un perfectionniste. Si vous doutez de ce dernier point, regardez la qualité des vidéos réalisées pour accompagner ses singles. Pour couronner le tout, Warner est allé jusqu’à faire appel à Asia Argento, la digne fille de son père (mais oui « Dottore » Dario Argento, le réalisateur de films d’horreur, qui a d’ailleurs fait tourner sa fille qui a été tuée, décapitée et violée à plusieurs reprises pour le septième art !!!). Manson dérange car c’est un visionnaire et il sait ce qu’il faut faire pour retourner les attaques des médias à son avantage. Manson n’est pas un intrus, c’est juste notre société qui n’est pas prête à recevoir un tel personnage. L’homme dérange et les médias lui reprochent ses débauches et sa perversité. Mais qui connaît la vie intime du personnage une fois que le maquillage est tombé ? On reprochait les mêmes excès au Marquis de Sade. Manson est parfois considéré comme le diable en personne alors qu’il n’est qu’un disciple de l’Eglise de Satan, au même titre que des milliers d’américains. On l’accuse d’avoir poussé des gens aux meurtres. Les esprits faibles sont légions et on ne peut pas être responsable des actes de violences gratuites, qui eux sont pourtant présents sur toutes les chaînes de télévision. Manson est accusé d’être un dangereux pervers mais il n’y a jamais eu de procès contre lui comme d’autres stars de la pop qui ont des penchants pour les petits enfants.
Marilyn Manson allias Brian Warner est un élément important de la diversité musicale. On aime ou on n’aime pas mais on ne peut pas empêcher un artiste de s’exprimer par la musique, la peinture ou le cinéma, matières que Warner maîtrise. Mais vous le savez comme moi, être différent dérange et comme la mouvance gothique et underground, Brian Warner est victime des pires insanités. Il est stigmatisé au même titre que les artistes de la culture gothique. Nous sommes diabolisés et si les médias avaient le pouvoir (ils n’en sont pas loin !), l’ère de l’inquisition serait de retour. Des centaines de bûchers seraient dressés et nous serions tous sacrifiés sur l’hôtel d’une culture moribonde et intolérante.
Le combat de Manson est proche du notre. Brian Warner a su rebondir et se servir commercialement des accusations lancées contre lui. Pour une fois, servons-nous de son exemple et faisons face au monde qui ne tient pourtant pas nous compter parmi ses convives.
Depuis plus de vingt ans, j’adapte ma discographie à mon humeur. De nombreux
groupes viennent se fondre à mon état d’esprit du moment pour disparaître le
lendemain. J’ai mis en place au fil du temps un baromètre musical et une carte
météo des groupes à écouter.
Toutefois, il existe un groupe qui
me sort des contraintes psychologiques et physiologiques du quotidien. Pas
besoin d’attendre d’être au calme ou d’avoir envie de se défouler, la batcave
anglaise old school a tout prévu à notre place : J’appelle à la barre quatre
Dieux vivants du monde underground, David J (basse), Peter Murphy (chant),
Daniel Ash (guitare) et Kevin Haskins (batterie), tous coupables d’avoir commis
le groupe parfait, BAUHAUS.
Tout dans Bauhaus me convient. En
dépit d’une carrière aussi brillante que courte, nous pouvons piocher dans les
albums studio, les live albums, les compil même, ou fin du fin s’extasier devant
une vidéo. On ne parle plus ici d’adapter la musique à son humeur, mais de se
hisser à un niveau explosif et sulfureux de plaisir et de sensualité. Vous
recherchez des émotions diverses et variées, vous avez choisi le bon coach.
Peter Murphy, leader vocal du groupe, aura le plaisir de vous envoûter avec sa
voix quasi punk qui gère toutes les ambiances, des plus mielleuses au plus
extravagantes. Bauhaus nous extrait du côté sombre de la vie et nous met en
prise direct avec nos émotions. Le plaisir, la sensualité, l’amour, la violence
et la mort deviennent nos contemporains pour nous remettre à notre rang de
futilité dans un monde incontrôlable. De la violence déroutante à la passion
déchaînée, devenons à notre tour, le temps d’un album, des écorchés vifs et
imprégnons-nous d’une musique mortellement vivante qui, dans une atmosphère
sombre et rêche, se joue des époques. Elle plane au dessus des mouvances punk et
cold wave.
Bauhaus est souvent associé à la musique vampirique
depuis le plus que célèbre « Bela Lugosi’s Dead ». Pour ma part, je n’adhère
guère cette appellation. La musique de Bauhaus est envoûtante, certes, mais je
laisse cet héritage au charme féminin et subtil de Siouxie Sue.
Bauhaus a
réussi à mélanger, sur une base goth, une atmosphère macabre et la théâtralité
glam rock. David Bowie ou Iggy Pop ne sont pas bien loin et Peter Murphy rend
hommage au premier en reprenant le Hit « Ziggy Stardust ». L’influence du
groupe remonte à son origine. Dès 1979 et la sortie de « Bela Lugosi’s Dead »,
le groupe impose un style mélodramatique et surréaliste hors norme. Le quartet
d’un nouveau genre est issu de la sinistre cité anglaise de Northampton. David
J, Daniel Ash et Kevin Haskins ont comme cursus commun l’école des beaux arts.
Peter Murphy a un charisme qui va porter le groupe sur le devant de la scène
underground naissante. Son image de catholique déchu va le suivre et les
parallèles avec Baudelaire ou Oscar wilde s’affirment quand les premières
chansons à tendance blasphématoire sortent. L’imagerie mélodramatique et
tendancieuse du groupe s’oppose à la rigueur qu’évoque en parallèle le mot
Bauhaus. Ce terme est issu de l’architecture allemande du début du XX°siècle est
plutôt synonyme de sobriété. L’école allemande a bouleversé les standards
architecturaux de l’époque. Le groupe éponyme a connu, le temps de quatre albums
studio, une reconnaissance du milieu gothique, monde que Murphy a toujours
rejeté. Ce dernier point est partagé par de nombreux artistes de cette période
charnière. De Siouxie Sue en passant par le caractériel Eldritch, les figures
mythiques de l’underground rejettent l’appartenance au milieu gothique. Sans
déclencher de débats stériles et ennuyeux qui ont fatigué de nombreux lecteurs
et journalistes, oublions la notion de cliché et pensons ouverture. La société
fonctionne par étiquette. Tout doit être à sa place et ne doit pas en bouger.
L’image de groupe gothique est trop étroite pour Bauhaus. Une assignation à un
mouvement fige un groupe. Peter Murphy a toujours souhaité offrir une
alternative musicale. La peur de Bauhaus, qui était de tomber dans l’ennui
créatif, a permis à son public de s’ouvrir à de nouvelles perceptions auditives
et affectives.
Promenez-vous dans le monde ambigu de 1980 à 1983
de Bauhaus. Cette escapade vous fera découvrir ou redécouvrir une dimension
émotionnelle que peu de groupes nous ont apportée à ce jour. L’auditeur sera
bluffé par la fraîcheur des compositions qui ne vieillissent pas. La froideur
musicale et l’acoustique irréelle y sont pour quelque chose!
Pour quelle raison le groupe s'est éteint? Je crois que personne ne sera réellement la raison. Avant la sortie du
quatrième opus en 1983, Burning from the inside, Bauhaus est au sommet en
sortant single su single. Le groupe effectue même une tournée mondiale pendant
quatre mois. Le dernier concert a lieu au London's Hammersmith Palais. David J
lance un prophétique "reste in Peace" à la fin du concert. Ce fut le titre du
Live qui s'ensuivit mais aussi l'annonce de la fin du groupe. On avance que
Peter Murphy n'avait plus sa place dans la formation. Une autre version serait
son éviction par les autres membres qui souhaitaient à trois créer un autre
groupe du nom "Love and Rockets" sans Murphy. Ce que nous savons de source
officielle, c'est tout simplement le déroulement de l'enregistrement du dernier
album. Peter Murphy avait été touché par une sévère pneumonie. Tous les
enregistrements musicaux se sont faits sans lui. Je pense que le trio a trouvé
une complicité forte loin du charisme du chanteur leader.
Pour ma part,
le meilleur album de Bauhaus est un Live. Je préfère en général les album
"studio" mais le Live qui est sorti en 1992 sous le nom "Rest in Peace" a une
intensité émotionnelle forte. Une énergie que je ne retrouve pas sur "Gotham"
sortie en 1999.
Au sein de l’univers underground, le mouvement gothique jouit d’une grande
autonomie et d’une identité propre. Son importance culturelle n’est plus à
remettre en cause. Ce statut prédominant a un responsable qui n’est autre que
Bauhaus. Ce dernier, par un travail de pionnier proche d’un concept
prophétique, est un des pères fondateurs avec Siouxie And The Banshees et Joy
Division d’un mouvement qui n’en finit pas de briller.
Depuis que j'ai changé de téléphone qui au passage est dédié musique avec un
logiciel qui lit même le Flac, j'écoute de plus en plus les oeuvres en solo de
Peter Murphy. Cette voix est magique et très belle. Le style n'est plus comme
dans l'univers de Bauhaus, mais la qualité et l'intensité sont bien là. Le
talent ne se perd pas avec les années.
Encore un grand merci à ce groupe!
Je ne tiens pas ce soir à juger l'œuvre d'Adrian Hates, ex bassiste des premiers opus de Garden Of Delight. Je vous propose de vous faire une idée par vous-même d'un travail qui sort du sentier trop battu de la gothic rock pour se plonger dans les ténèbres de la Dark Wave.
Site du groupe
Je ne tourne pas le dos à la gothic old school comme le fait Adrian Hates, mais je vous assure il fait bon parfois se plonger dans de nouveaux univers. En ce moment pour moi c'est l'Electro Dark Wave avec les créations de Diary of Dreams!
Je viens en cette belle soirée étoilée d'écouter le Live Nine In Numbers. Il n'en fallait pas plus pour que mon imagination soit stimulée. Les rythmiques martiales ont envahi mon salon et se sont même échappées par les baies vitrées ouvertes sur la forêt. Les bruits apaisants de la nuits se sont mêlés à la voix solennelle de Hates. Notre petit concert privé pouvait commencer.
Les créations de Diary of Dreams s'enchainent remarquablement. Le son "dark" prédominant prend de l'ampleur au sein des rythmiques massives et linéaires. La voix emphatique et désenchantée de Hates est parfaite et n'a d'égal que l'agonie de l'espèce humaine.
Remarquable!
Je vous conseille de découvrir un autre album de ce groupe. Acheter sans hésiter "Nigredo"
Entre Dark wave et ambiance gothique, cet album sent bon la claustrophobie.
Mais je ne vous ai pas encore parlé d'un album d'un de mes groupes préférés, où avais-je la tête! J'ai acheté et découvert un opus en anglais cette fois qui se nomme "If". Ne cherchez pas une révolution pour cet album. C'est la suite musicale de l'excellent "Nekrolog" 43". La voix sublime d'Adrian Hates se pose parfaitement sur des compositions sans concession.
Notre carnet de rêves s'enrichit de perles issues tout droit du monde Darkwave. Douze morceaux noires, mélodiques et romantiques, douze apôtres qui vont une fois de plus apporter la bonne parole dans notre monde underground.
Vous ne serez pas dépaysés en écoutant cet opus. En ouvrant une nouvelle fois notre carnet des rêves, on est aussitôt rassuré, mis en confiance. La noirceur vient nous protéger dès les premières secondes d'écoute. Le temps s'assombrit autour de nous. Les corbeaux arrivent du néant pour apprécier un univers Dark très électro. La lenteur des rythmiques apaise notre cœur et nous glissons dans une douce léthargie. La tristesse de Hates nous rend mélancolique mais c'est si beau.
Le temps s'arrête le temps d'un album, c'est la magie de la Dark Wave!
Je viens d'écouter une nouvelle fois le dernier album. Il est vraiment fantastique, tout en restant bien dans la lignée des créations du groupe. Hates a imposé un style inimitable. C'est le son Diary of Dreams, ... et une voix superbe!
J'ai écouté une nouvelle fois en rentrant du travail ce fameux album sans "surprise". Que c'est bon de savoir que dès le premier morceau je vais retrouver un son rassurant, martial et grave. Ma voiture se remplit des basses lourdes qui viennent envahir tout l'espace. Qu'il est bon de savoir qu'il existe encore des valeurs solides qui ne vont pas s'effriter. Les bases sont solides et la musique s'éternise comme pour nous rappeler que nous sommes ...quoi en fait, rien sans doute, dans ce monde décadent.
A l'heure où les émissions dites musicales n'ont plus de saveur, je suis content de trouver dans Diary of Dreams un sentiment de déjà vue. J'ai besoin de cette tristesse organisée qui agrémente ma vie. Cette musique est triste mais au combien savoureuse. Ecoutez si ce n'est pas encore fait!
Ce groupe devient réellement un de mes préférés. Cela tombe bien, ce groupe est encore en activité et il promet. Le créateur semble ne pas manquer d'inspiration et chaque album me ravit. chaque écoute est une grande émotion. Il suffirait qu'un peu d'écume du talent de Hates touche les rives de notre imagination pour changer les couleurs de nos rêves. La mélancolie et la noirceur qui sont associées à la musique de ce groupe ne sont en aucun cas cas liées à une maladie du genre bile noire qui obscurcit nos sens. Ecouter ce groupe allemand ne peut apporter que de la lumière dans notre monde si sinistre.
Après l'album "IF", je viens de m'acheter le nouvel opus qui vient tout juste d'arriver chez moi par colis. Il nous est à présent possible d'écouter "Ego X", un album propre et martial à souhait. Une voix qui va parfaitement avec cette musique électro qui est lourde de mystère. Je ne vous en dis pas plus, je vais écouter cet album tranquillement ce soir, dans la nuit noire de la forêt.
Le spleen a un représentant dans la mouvance darkwave.La mélancolie s'écoute au son triste et noir de l'électronique froide de Adrian Hates. C'est un album psychique sur le parcours d'un homme perdu dans un monde qui le dépasse. Ce groupe est sincèrement excellent!
Je ne suis pas ici pour faire une biographie d’un groupe fondateur de la mouvance gothique. Si vous souhaitez connaître l’histoire du groupe le plus énigmatique de la scène underground, allez faire un tour sur la toile!
" Je trouve inconcevable que des gens puissent ne pas aimer les Fields Of The Nephilim ou, du moins, ne pas reconnaître leurs aboutissements." (Mick Mercer, the Gothic Rock Black Book). Cette déclaration résume parfaitement ma pensée. Des musiques aux vidéos, toutes les créations des Fields of the Nephilim impressionnent par une atmosphère plus que singulière. De Dawnrazor (1987) à Mourning Sun (2005), c’est toute une magie musicale qui vient hanter nos soirées pour notre plus grand plaisir. La voix sombre et ténébreuse du chanteur et leader, Carl McCoy n’a pas d’équivalent dans le registre des voix d’outre-tombe. Groupe gothique culte, la bande à McCoy contrôle les ambiances sépulcrales et enchaîne rythmiques puissantes et mélodies parfaites. L’apothéose du groupe est pour moi Elysium sorti en 1989. Troisième opus et dernier enregistrement studio de la première mouture du groupe, Elysium est un sommet du rock gothique. Un album qu’il faut posséder à tout prix ! Il faudra attendre 2005 pour retrouver le talent créateur de McCoy. Après un passage purement métal avec The Nephilim et une sorte d’album-compilation de fonds de tiroirs regroupés par leur ancienne firme de disque, Fallen en 2002, la voix sombre de McCoyl est de retour pour nous toucher en plein cœur. Mourning Sun est l’album de la renaissance et de l’alliance entre le meilleur du métal et du gothique. L’esprit des Fields n’est pas mort, bien au contraire. McCoy a fait renaître de ces cendres un monument. "Le veilleur silencieux" en est une preuve. La musique sombre à souhait nous ramène aux meilleures heures des années 90. Le temps de la retraite n’a pas sonné pour la musique gothique. Le maître des lieux n’a jamais perdu sa place. McCoy nous prouve que son talent n’a pas été touché par les longues années d’absence.
Un album des Fields ne s’écoute pas, il se ressent. La musique devient une émotion qui s’amplifie au fil des morceaux, véritables incantations mystiques. L’aura de McCoy est toujours là et ressuscite sur le dernier opus les atmosphères évocatrices déjà présentes sur Elizium.
J’espère que mon message est assez clair. Fields of the Nephilim est le groupe à connaître. C'est un grand moment du monde underground qui s'offre à nous. Que la lumière intangible et magique du projet de McCoy vous éclaire sur un monde christique aux contours glacés. Fallen avait des saveurs de fin de rêgne. Mourning Sun est une chrysalide qui cache une oeuvre sereine et forte.